Le Théâtre de la disparition de l'homme

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« On comprend aisément qu’un théâtre sans acteurs serait un signe de mauvais augure, qui pourrait bien annoncer la fin de quelque chose… Peut-être de l’homme? »

Dans Le Théâtre de la disparition de l’homme, écarter l'être vivant de la scène ?, un fil conducteur se déploie autour de trois œuvres marquantes qui ont fait sensation au début du XXIe siècle : 

  • Les Aveugles de Denis Marleau 
  • Stifters Dinge de Heiner Goebbels  
  • Re : Walden de Jean-François Peyret

Ce corpus enrichi d'autres exemples, interroge la fonction de l’acteur en chair et en os et par extension introduit la conjecture anthropologique d’une disparition de l’homme. Dans son ouvrage, Jean-François Ballay utilise son expérience dans la pratique et l'étude du théâtre et sa culture scientifique issue de sa formation et de son parcours d'ingénieur.

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Titre Le Théâtre e la disparition de l'homme
Sous titre Écarter l'être vivant de la scène ?
Auteur Jean-François Ballay
Publié avec le soutien de la Région Occitanie
Collection Domaine
Genre Théâtre
Date de parution 31/01/25
Format 15 x 21 cm
ISBN 978-2-37769-114-2

L’acteur est-t-il l’objet d’une nouvelle mise en cause radicale, un siècle après Maeterlinck, Jarry et Craig ? Certes, il ne s’agit plus d’écarter l’homme de la scène pour le remplacer par une marionnette idéale. Pourtant, l’apparition des acteurs artificiels — avatars, robots et autres doubles qui semblent en passe de devenir autonomes — n’est pas sans réactiver le trouble qu’éprouvait déjà Kleist au spectacle des marionnettes. Cet essai s’intéresse avant tout au trouble qui gagne le spectateur. Quel type d’expérience provoque la disparition de l’acteur chez les participants ? Cela pourrait-il bouleverser l’art si ancien et universel du théâtre ? 

Trois œuvres, qui ont fait événement à l’orée du XXIe siècle, servent ici de fil conducteur : Les Aveugles de Denis Marleau, Stifters Dinge de Heiner Goebbels, et Re:Walden de Jean-François Peyret. Ce corpus, enrichi d'autres exemples, ne fait pas qu’interroger la fonction de l’acteur en chair et en os, il introduit la conjecture anthropologique d’une disparition de l’homme. Expression problématique s’il en est car, au-delà du phénomène factuel d’une dématérialisation possible de l’acteur, se dessinent en arrière-plan des enjeux fondamentaux : le brouillage des frontières entre vivant et artificiel, la perte du lien au monde, le déclin de l’humanisme, l'effondrement écologique. Si l’homme devait disparaître, c’est peut-être au théâtre qu’il résisterait le plus longtemps à sa disparition. Mais la proposition peut s’inverser : n’est-ce pas là qu’il ne cesse de s’effacer avec le plus d’ostentation, jouant depuis toujours avec les oppositions apparence/réalité, apparition/disparition ? Pour explorer ces problématiques, cet essai s’intéresse aussi bien à la scénographie, à la dramaturgie, à la relation acteur spectateur et aux nouvelles machines qui transfigurent le dispositif scénique en une anamorphose visuelle, sonore, éminemment troublante, de l’être humain menacé de disparaître.